C'est aussi un jour, où je n'ai pas eu le courage d'écrire un article sur notre journée. On va le faire de tête.
Le programme étant léger pour ce jour, rouler de Kalgorlie à Espérance, 400km, on prend notre temps au camping. Et vous voyez la distance avec la place de jeux, c'est le rêve.
Fait frisquet....
On prend la route en fin de matinée, facile c'est tout droit et on s'arrête à la mer. On fait une pause pour diner à la roadhouse de Widgiemoolta.... petit bled perdu mais lieu de découverte du fameux nugget en forme d'aigle. Charmante coïncidence car nous ne le savions pas!
Dernière photo de la cellule entière
Et oui, vous ne rêvez pas, il y a bien des légumes dans nos assiettes!!!! La cuisine est tenue par 2 français, ça aide.
On repart, je prends le volant, on passe Higginsville et à une cinquantaine de kilomètres de Norsman, la jante casse. Je vous avais donné mes émotions à chaud. On a décidé avec Mik de vous donner nos impressions à froid et à plusieurs milliers de kilomètres ce celà. D'abord un petit rappel en photo.
Cannelle:
Pour moi, la "chute" a été dure, surtout car je me sentais coupable et perdue. Il y a eu pas mal de tensions dans notre couple, j'avais envie de rentrer de retrouver quelque chose de sécuritaire... mais quand on a quitté son pays pour un long voyage, qu'on s'est libéré de tout en partant, difficile de trouver un coccon. Il y a les familles, les amis certes... mais ça ne dure qu'un temps. J'ai assez rapidement eu envie de repartir, finir ce qu'on voulait comme un pied de nez au destin... tu voulais nous mettre des bâtons dans les roues et bien regarde on est plus fort. Après cette grande épreuve et quelques éclairs, on s'est retrouvé avec Mik, on a décidé de poursuivre notre rêve ensemble et encore un bon moment. Il a fallu organiser, repenser... mais en fait c'est ce qu'on adore, on s'y est donc attelé avec plaisir.
Voilà un peu plus de 3 mois se sont écoulés, en revoyant ces photos j'ai un peu un pincement au coeur. On a vécu tellement avec cette voiture, elle m'a aussi prouvé que les châssis se cassent... je vous l'avais dit! J'ai pu reprendre assez facilement le volant, même avec une Nissan Navara. Je suis soulagée que les enfants n'aient pas de traumatisme important tant physique que psychique. Je suis heureuse qu'on se soit rétrouvé et qu'on ait continué avec Mik. Durant cette épreuve, on a été entouré de loin par nos familles et amis, merci la technologie, merci à eux, mais aussi de près par Graham, le docteur, Ruth, sa femme et leur famille ainsi que par Barry, l'infirmier, sans oublier la dizaine de personnes sur le bord de la route. On peut quand-même avoir un peu de foi en l'humanité. MERCI encore.
Mikaël:
Déjà plus de 3 mois que le crash a eu lieu. Déjà ou seulement? Durant un voyage au long cours les journées sont tellement intenses que le temps file, file. De mon côté je n'ai jamais voulu rentrer. Je ne voulais que repartir au plus vite. Mais il ne faut pas fuire la difficulté ou renier le deuil. Il faut y passer. La semaine dans cette chouette maison à Espérence m'a permis de faire ce chemin intérieur. A chaque objet que je libérais de sa poussière rouge du Bush, j'avançais sur ce chemin du deuil. Comme nous étions tous en parfaite santé, ce qui a été très difficile pour moi ça été de perdre d'abord notre cocon familial. Ce mini espace qui nous offrait abri et sécurité. On s'y sentait si bien. Je repense à tout ce que l'on a vécu avec elle (la cellule). Il y avait les passages difficiles sur grosse piste, mais aussi de belles soirées cinéma, sans compter tous ces superbes repas que Cannelle prenait le temps de cuisiner comme en Suisse. Puis, il y a eu la perte de mon outils de liberté pour le retour en Suisse que j'ai toujours craint. Avec lui, j'avais encore un moyen de m'échapper du quotidien lors de notre retour. Maintenant avec le projet de la maison à Saignelégier nous n'avons pas les moyens de se racheter un tel véhicule pour le moment. Il va falloir trouver des compromis. La cellule me manque énormément et le fait de revoir les photos n'est pas chose évidente.
Et oui, il y a eu des tensions avec Cannelle. Je pense que cela est normal et a été nécessaire. Ce qui a été étrange, c'est que tous les premiers jours après l'accident tout paraissait facile. Il n'y avait aucune tension, tout paraissait aller bien dans quasi le meilleur des mondes. Je pense que cela a été un reflex naturel afin de pouvoir encaisser le choc de façon progressive. Je me souviens même avoir fait la réflexion à Cannelle comme quoi nous allions un eu trop bien et que les choses allaient sortir à un moment ou un autre. Puis, les tensions sont arrivées. Je dirais que cela a été difficile mais nécessaire. Le deuil a ses étapes que l'on ne peut y échapper. Cela a duré environs 3 jours puis nous nous sommes à nouveau projeter pour la suite et fin du voyage. Et c'est là que je rejoins totallement Cannelle "Il a fallu organiser, repenser... mais en fait c'est ce qu'on adore, on s'y est donc attelé avec plaisir".
Merci à tout ceux qui nous ont soutenu de près et de loin dans cette mésavenutre humaine!
Mais je tiens spécialement à remercier du fond du coeur MA Cannelle d'avoir donner tout cet amour afin de pouvoir accomplir notre GRAND voyage jusqu'à la fin!
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